Organismes chefs de file de la sécurité routière : Bonnes pratiques
La Décennie d’action pour la sécurité routière encourage les pouvoirs publics à promouvoir la sécurité routière en mettant en œuvre des plans d’action ciblant cinq axes d’intervention :
- Gestion de la sécurité routière
- Sécurité des routes et mobilité
- Sécurité des véhicules
- Comportements des usagers de la route
- Soins après l’accident
Le premier axe d’intervention consiste à renforcer les capacités de gestion, et à créer des partenariats multisectoriels et des organismes chefs de file capables d’élaborer des stratégies, plans et objectifs nationaux de sécurité routière appuyés sur des services de collecte de données et de recherche d’éléments probants qui permettront d’améliorer les activités de conception, de suivi et d’évaluation de l’efficacité.
Un certain nombre de bonnes pratiques et de directives concernant le premier axe d’intervention sont énumérées ci-dessous. Les agences de la sécurité routière sont invitées à faire part de leurs propres pratiques de sécurité routière au SSATP, qui veillera à les ajouter à la liste d’exemples.
Cameroun
La coordination prend de plus en plus d’importance au Cameroun, où diverses parties prenantes ont lancé des activités de promotion de la sécurité routière mais dont la portée est cependant limitée. Le Cameroun possède une commission nationale de la sécurité routière, mais le mandat de cet organisme n’est que consultatif, ce qui limite son influence.
Le ministère des Transports, qui assume la responsabilité globale de la sécurité routière, s’est doté d’un Département de la sécurité routière (DSR) dont le mandat est cependant limité puisqu’il ne s’agit que d’un sous-département du Département du transport routier. Le DSR remplit par ailleurs diverses fonctions de gestion comme la surveillance des écoles de conduite et des centres d’inspection des véhicules, et l’organisation des campagnes de sensibilisation à la sécurité routière et de prévention des accidents. Ce travail s’est avéré difficile puisque le personnel est peu nombreux et insuffisamment formé. De plus, étant donné ses nombreuses responsabilités, le DSR a du mal à assurer la coordination globale et la mise en œuvre du programme de sécurité routière. Le SSATP a donc accepté de faciliter le travail de renforcement des capacités du DSR et des représentants d’autres agences clés en procédant d’emblée à un examen des capacités de gestion de la sécurité routière afin de définir les besoins prioritaires en ces matières pour les années à venir. Cet examen sera réalisé avec l’aide du Fonds mondial pour la sécurité routière (GRSF).
L’effort de renforcement des capacités pourrait inclure l’élaboration d’une nouvelle stratégie nationale de sécurité routière et d’un plan d’action mobilisant l’ensemble des parties prenantes et qui aura pour objet de définir les enjeux stratégiques de la sécurité routière. La mise sur pied d’une agence nationale spécialisée de promotion de la sécurité routière fera également partie du programme du plan d’action.
Enfin, la Banque mondiale contribue à la création d’une base de données qui pourrait aider à améliorer l’exactitude et la cohérence des données recueillies par la Gendarmerie sur les accidents de la route. Une telle source d’information pourra au fil du temps devenir un outil utile de promotion de la sécurité routière.
Ethiopie
L’Éthiopie, autrefois affligée d’un des taux de mortalité due aux accidents de la route les plus élevés du monde, a adopté diverses mesures afin d’améliorer la situation au cours des récentes années, mais le chemin qui reste à parcourir est encore long. Un Conseil national de la sécurité routière (NRSC) a été créé en 2011 par une loi parlementaire au sein du ministère des Transports afin de promouvoir et de faciliter l’amélioration de la sécurité routière à l’échelle fédérale. Le recrutement du personnel a débuté, mais le Conseil doit encore renforcer ses capacités et ses mécanismes de financement des mesures de promotion de la sécurité routière. Le SSATP a donc accepté de faciliter l’élaboration d’un mécanisme de financement — le Fonds routier éthiopien — qui aidera le NRSC à appuyer d’une manière générale les projets de sécurité routière. Le NRSC s’emploie désormais à renforcer son système d’audit en s’appuyant sur une proposition du SSATP.
Le SSATP contribuera également à l’embauche à court terme d’un spécialiste de l’emploi des forces de police pour le nouveau service fédéral de police routière — l’allié le plus important du NRSC. Ce projet sera réalisé avec la collaboration du Fonds mondial pour la sécurité routière (GRSF). La police routière fédérale devra également se préparer à l’organisation de campagnes ciblées de sécurité routière pour les routes où on compte le plus grand nombre d’accidents. Le spécialiste recruté à court terme aura notamment pour tâche de définir les besoins en matière de renforcement des capacités.
Zambie
L’Agence zambienne de transport et de sécurité routière (Road Transport and Safety Agency – RTSA) est l’organisme chef de file dans ce domaine en Zambie. Elle a notamment pour mandat de gérer les services nationaux d’examen des conducteurs et des véhicules et d’octroi de permis qui sont assurés par des inspecteurs basés en régions.
Un plan national de sécurité routière est en vigueur jusqu’en 2013, et la RTSA aide l’ensemble des parties prenantes à promouvoir la sécurité routière. Cette agence, dont le rôle de chef de file est déjà reconnu, a cependant besoin de renforcer son action par la mise en œuvre et la coordination de ses interventions avec d’autres agences et parties prenantes importantes.
Pour répondre à ce besoin, le SSATP est en train de promouvoir la création d’un projet pilote visant à démontrer les avantages de la coordination des efforts et les progrès réalisés, en étroite collaboration avec la Banque mondiale, la RTSA, l’Agence de développement de l’infrastructure routière et plusieurs autres parties prenantes. Le projet pilote mettra l’accent sur un corridor particulier où les interventions d’ingénierie et les services d’inspection des véhicules, d’information, d’application de la réglementation et d’interventions d’urgence peuvent être combinés pour un impact maximal. Le secteur privé sera invité à participer au projet pilote. Ce dernier pourra par ailleurs servir de catalyseur pour la préparation, en 2013, d’un nouveau plan d’action national sur la sécurité routière qui contribuera à renforcer le rôle de chef de file de la RTSA dans ce domaine.