Solutions pour la gestion et le financement des infrastructures de transport rural
Christina Malmberg Calvo
L’inefficacité des services de transport en milieu rural entrave le développement économique et social des pays africains. L’accès aux services sociaux et économiques est une condition nécessaire au bien-être de chacun et repose sur des infrastructures de transport adéquates, qu’il s’agisse de routes, de chemins, de sentiers ou de passerelles.
En Afrique subsaharienne, les routes rurales classées s’étirent sur quelque 940 000 kilomètres dont la valeur de remplacement représenterait 48 milliards de dollars. Elle dispose également d’un vaste réseau non classé de pistes, de chemins, de sentiers et de passerelles. Un tiers du produit intérieur brut de la région et 40 % de ses recettes d’exportations sont générés dans des zones qui dépendent de ce réseau rural. Malgré son importance, ni les organes de décision et spécialistes en transport de la fonction publique ni les institutions internationales n’ont accordé suffisamment d’attention à la mise en place de dispositions institutionnelles en vue d’en assurer le financement et la gestion. L’absence d’un cadre institutionnel bien défini compromet la viabilité de toute tentative présente et à venir de lutte contre la pauvreté et l’isolement des communautés rurales.
La présente étude propose un cadre de réforme de la gestion et du financement des routes et des pistes d’intérêt local établi à partir de deux catégories de gestionnaires et d’un nouveau type de partenariat entre les secteurs public et privé. Les collectivités territoriales ou leurs mandataires seront chargés de gérer l’essentiel du réseau ; les communautés villageoises et les coopératives agricoles décideront des pistes et des chemins dont ils seront les maîtres d’ouvrage ; le secteur privé interviendra dans la gestion des programmes ainsi que dans l’exécution des travaux. En accordant aux petits exploitants agricoles — le secteur privé le plus important en Afrique — la possibilité de devenir gestionnaires, permettra de mieux assurer l’entretien courant et de l’étendre à de nouveaux segments du réseau. Un tel partenariat suppose également un partage des coûts entre les collectivités, les communautés, les associations d’agriculteurs et les usagers de la route.