Comment progresse la gestion commerciale des routes en Afrique Sub Saharienne
Michael Ian Pinard
Une vingtaine d’autorités routières ont été créées en Afrique subsaharienne, pour la plupart depuis 2000, selon les principes affirmés par l’Initiative de gestion de la route (IGR), ancienne composante du SSATP. L’objectif principal était de créer des instances de type commercial et plus orientées vers les usagers que les traditionnelles agences des routes, entités publiques dont le fonctionnement est davantage motivé par des considérations politiques. Or, depuis leur création, elles n’ont fait l’objet d’aucune évaluation systématique permettant de quantifier les progrès réalisés en matière de gestion routière. Ce constat a motivé le présent travail d’analyse de l’état d’avancement du principe de gestion commerciale.
Cette analyse vise essentiellement à définir les principaux problèmes et obstacles qui nuisent à la gestion commerciale d’un certain nombre d’agences des routes en Afrique subsaharienne, et à proposer des principes de base pour améliorer leur efficacité. Notre intention est aussi de mieux comprendre les principes qui soustendent une réforme structurelle réussie qui servirait de modèle directeur quasi théorique aux pays membres du SSATP pour la mise en place d’autorités routières, ou pour la restructuration de leur agence des routes.
Le présent ouvrage s’intéresse avant tout aux questions à la fois techniques, organisationnelles et managériales liées à la restructuration et à l’exploitation du réseau routier comme un service marchand dans sept pays : Botswana, Cameroun, Éthiopie, Ghana, Namibie, Tanzanie et Afrique du Sud. Ces pays principalement anglophones ont été choisis en raison de leur vaste répartition géographique, de la pluralité des mécanismes institutionnels en place et de leur niveau d’avancement dans la gestion commerciale de leur mode d’exploitation.