Mythes et réalités du transport « informel » dans les pays en développement : Quelles approches pour moderniser le secteur ?
Fatima Arroyo-Arroyo, Ajay Kumar, Sam Zimmerman
Avant d’identifier les causes du problème et de réfléchir aux solutions éventuelles, le présent document commence par analyser les symptômes observés : la dégradation du secteur des transports et l’expansion de sa facette informelle. Il examine pour ce faire les formes de transport qui impactent tout particulièrement la vie sociale, économique et environnementale des pays : les transports collectifs, et plus particulièrement les transports « artisanaux » qui composent le secteur informel des transports collectifs. Le présent document d’analyse entend ainsi :
- appréhender la singularité historique, institutionnelle, spatiale, environnementale, sociale, économique et politique des systèmes de transport en Afrique subsaharienne ;
- identifier les causes de leur détérioration ;
- déconstruire les idées reçues pour permettre aux autorités de mieux organiser le secteur informel des transports collectifs à tous les échelons et d’améliorer ainsi les systèmes de transports collectifs dans leur ensemble, en se laissant toujours guider par les besoins de la population ; et
- dresser une feuille de route dans ce sens1, à laquelle seront consacrées de futures publications.
Le présent Document d’analyse examine notamment le cas des minibus et des taxis collectifs, les modes de transports les plus anciens et répandus d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie, et plus particulièrement ceux qui prédominent encore en Afrique subsaharienne, bien que d’autres modes de transport « artisanaux » à deux et trois roues se soient récemment développés sur un modèle économique comparable (respectivement les xiom au Vietnam et les tempos en Inde, par exemple). Si leur nom varie de pays en pays, les raisons et les conséquences de leur essor sont généralement similaires, tout comme les tendances économiques, sociales, politiques, financières, techniques et géographiques auxquelles sont soumis les systèmes de transport du monde entier.