La gestion et le financement des routes : Programme de réforme

Documents et notes Document technique (Banque mondiale) February 28, 1995 Gestion des actifs routiers
http://www.ssatp.org/sites/ssatp/files/publications/WorldBank-TechnicalPapers/T…

Ian G. Heggie

SSATP, Banque mondiale
Document Technique de la Banque Mondiale No. 275F
La gestion et le financement des routes : Programme de réforme

Les transports routiers constituent le principal mode de transport en Afrique subsaharienne. Ils acheminent près de 90 % des voyageurs et des marchandises de la région, et représentent le seul moyen d'accès aux communautés rurales où vivent plus de 70 % des Africains. Malgré leur importance, la plupart des quelque 2 millions de kilomètres de routes africaines sont piètrement gérées et mal entretenues. En 1990, près du tiers des 150 milliards de dollars d'investissements routiers avait été gaspillé, faute de travaux d'entretien. La réfection des seules routes qui se justifient économiquement et les travaux nécessaires pour stopper toute nouvelle détérioration exigeront, au cours des dix prochaines années, des dépenses annuelles d'au moins 1,5 milliard de dollars, soit plus du double des besoins d'entretien normaux.

C'est pour rechercher des solutions durables que la Commission économique pour l'Afrique (C.E.A.) des Nations Unies et la Banque mondiale ont lancé l’Initiative d'entretien des routes (IER) dans le cadre du Programme de politiques de transport en Afrique subsaharienne (SSATP). Bénéficiant de l'appui de plusieurs organismes d'aide bilatérale, l'Initiative s'est attachée, au cours des six dernières années, à collaborer avec les pays africains pour identifier les causes des politiques inadéquates d'entretien des routes et mettre sur pied un mécanisme chargé d'introduire des réformes dans ce domaine.

Le débat sur ce qu'il y aurait lieu de faire pour renforcer le financement et la gestion des routes a débouché sur la formulation d'un principe fondamental, celui de la commercialisation : faire en sorte que le secteur routier obéisse aux lois du marché et rendre l'usage des routes payant. Cependant, étant donné que les routes relèvent d'un monopole public et le resteront dans une large mesure, la commercialisation doit s'appuyer sur des réformes complémentaires dans quatre autres domaines importants, ce qu'il est convenu d'appeler les quatre piliers de base : i) favoriser la prise en charge par les usagers en les associant à la gestion du secteur afin de gagner l'opinion publique à l'idée d'un financement adéquat du réseau, et en leur permettant d'exercer un droit de regard sur les agences routières; ii) assurer durablement des ressources suffisantes; iii) établir clairement les responsabilités de chacun ; et iv) renforcer la gestion moyennant l'adoption de méthodes du secteur privé.

Plusieurs pays d'Afrique subsaharienne mettent en oeuvre des réformes visant à appliquer des principes de gestion commerciale à leur réseau routier. Il s'agit d'associer les usagers des routes à leur gestion par le truchement de conseils des routes, d'assurer un financement adéquat et régulier par le biais de tarifs/fonds routiers, et de commercialiser/privatiser de plus en plus les services techniques et l'exécution des travaux routiers.

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