Accélérer la numérisation du secteur maritime en l'Afrique : Atelier de validation du rapport sur la numérisation des ports africains

Addis Ababa, AUC Headquarters Ethiopia June 27, 2024 Intégration régionale

 

Le 27 juin 2024, la Commission de l'Union africaine (CUA) a organisé l'atelier de validation du rapport sur la numérisation des ports africains à son siège à Addis-Abeba, marquant une étape importante dans l'effort en cours pour moderniser le secteur du transport maritime du continent. L'événement, organisé en collaboration avec le Programme de politiques de transport en Afrique (SSATP) et Expertise France, a réuni des acteurs clés pour valider les conclusions d'une étude exhaustive intitulée Status of Digitalization and Policy Impediments in African Ports (Situation de la numérisation et cadres réglementaires dans les ports africains). Cette étude a identifié les défis et les opportunités dans la numérisation des ports à travers le continent, constituant la pierre angulaire d'une initiative plus large visant à transformer l'industrie maritime africaine grâce à des solutions technologiques innovantes.

Cette étude a été réalisée dans le cadre de l'appui à la mise en œuvre du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA), géré par le Département des infrastructures et de l'énergie de la CUA. Elle s'inscrit dans le cadre des objectifs plus larges du SSATP visant à soutenir la CUA dans la réalisation des priorités fixées par l'Agenda 2063, qui envisage la transformation de l'Afrique en une puissance mondiale.

Préparer le terrain pour la transformation

L'atelier s'est ouvert en mettant l'accent sur le besoin critique de numérisation dans les ports africains, un secteur qui reste vital pour le commerce et le développement économique du continent. Malgré les investissements substantiels réalisés ces dernières années, l'étude a révélé que de nombreux ports africains fonctionnent encore avec des infrastructures obsolètes et sont confrontés à des défis importants, notamment une résilience informatique limitée, des mesures de cybersécurité insuffisantes, des compétences numériques inadaptées et un soutien inadéquat de la part des institutions gouvernementales.

Au cours de l'atelier, les participants de diverses communautés économiques régionales (CER), les autorités portuaires et les partenaires de développement ont participé à des discussions animées, partageant leurs expériences et leurs meilleures pratiques. Les études de cas du port de Djibouti et du port de Banjul ont notamment mis en évidence les avantages tangibles de la numérisation, tels que l'amélioration des services logistiques, l'accroissement de l'efficacité et l'amélioration de la transparence. D'autres ports, dont le port de Mombasa au Kenya, le port de Walvis Bay en Namibie et le port de Maputo au Mozambique, ont également partagé leurs expériences en matière de numérisation, illustrant diverses approches de la modernisation des opérations portuaires à travers le continent. Ces exemples ont fourni une feuille de route claire à suivre pour les autres ports africains, soulignant le rôle essentiel de la mise en œuvre de guichets uniques maritimes et de systèmes de communauté portuaire pour rationaliser les opérations et stimuler la compétitivité.

Principaux points à retenir et mesures stratégiques

Les participants à l'atelier se sont mis d'accord sur plusieurs recommandations clés pour faire avancer le programme de numérisation. L'accent a été mis sur la nécessité d'augmenter les investissements dans l'infrastructure des TIC et de favoriser un meilleur alignement entre les autorités portuaires et les politiques gouvernementales. L'importance du développement des compétences numériques a également été soulignée, avec des appels à des programmes ciblés de renforcement des capacités pour s'assurer que la main-d'œuvre peut gérer et exploiter efficacement les nouveaux systèmes numériques.

Un résultat important a été le consensus sur l'établissement de guichets uniques maritimes et de systèmes de communauté portuaire, qui harmoniseraient les processus numériques à travers le continent et assureraient la conformité avec les réglementations de l'Organisation maritime internationale (OMI). Cette initiative est considérée comme une étape essentielle pour améliorer l'efficacité et la transparence des chaînes d'approvisionnement maritimes de l'Afrique.

Bien que l'étude ait fourni des informations sur 39 ports, les participants à l'atelier ont noté qu'il était possible de l'enrichir en incorporant les perspectives d'autres ports d'Afrique du Nord. En réponse, la CUA et le SSATP ont exprimé leur engagement à étendre l'étude pour inclure d'autres ports, garantissant ainsi que le paysage de la numérisation est pleinement représentatif de toutes les régions africaines.

Appui continu du SSATP  

Tout au long de l'atelier, le SSATP a réaffirmé son engagement à soutenir la CUA et les ports africains dans leur parcours de transformation numérique. À l'avenir, le SSATP jouera un rôle crucial en facilitant la mise en œuvre des recommandations de l'atelier, en particulier dans les domaines du renforcement des capacités, de l'harmonisation des politiques et de la sensibilisation des décideurs politiques aux avantages de la numérisation des ports.

L'atelier s'est conclu par un consensus sur les prochaines étapes, notamment la finalisation de l'étude et de ses recommandations, qui serviront à alimenter les discussions lors de la prochaine réunion du Comité de pilotage ministériel de l'UA, au cours de laquelle des décisions clés sur l'avenir de la politique maritime de l'Afrique seront prises.

En tirant parti des technologies numériques, les ports africains peuvent ouvrir de nouvelles perspectives de croissance économique, améliorer leur intégration dans les chaînes d'approvisionnement mondiales et renforcer la compétitivité commerciale du continent. L'engagement collectif des participants à l'atelier en faveur de la numérisation des ports africains promet d'ouvrir la voie à un avenir plus connecté, plus efficace et plus prospère pour l'industrie maritime du continent.