Agences routières
Au cours des dernières années, le composant Gestion et financement des routes (RMF) a mis l’accent sur le renforcement des capacités des associations routières, partenaires clés du SSATP, pour les aider à jouer un rôle moteur de promotion des réformes dans la gestion des réseaux routiers en Afrique subsaharienne. Ces partenaires sont l’Association des fonds d’entretien routier africains (AFERA), l’Association des gestionnaires et des partenaires africains de la route (AGEPAR) et l’Association des agences routières nationales d’Afrique australe (ASANRA).
La composante RMF cherche à améliorer l’efficacité et les capacités d’exécution des travaux dans le secteur routier en encourageant la création d’agences routières — entités autonomes appliquant les principes de l'Initiative de gestion des routes (IGR). Leur création fait partie des mesures nécessaires pour que les bénéfices des réformes soient préservés. L’expérience montre en effet que la restructuration d’une direction des routes ne donne pas les résultats attendus car trop d’obstacles persistent et empêchent la pleine utilisation des capacités techniques existantes. Quelque 20 agences routières ont été créées depuis 2000, plus ou moins selon les principes préconisés par l’IGR. Ces agences sont, au bout du compte, toujours sous la surveillance de l’administration publique, mais sont autonome ou semi-autonome. L’objectif principal était de créer des entités plus sensibles aux besoins des usagers et aux forces du marché que les entités publiques, dont le fonctionnement est davantage motivé par des considérations politiques. Elles se caractérisent, principalement, par un cadre juridique solide, l’attention qu’elles portent aux pratiques de gestion commerciale, la fiabilité de leurs systèmes de gestion de l’information et l’efficacité des rapports qu’elles entretiennent avec les usagers de la route. Le tableau ci-joint résume les caractéristiques des diverses étapes de la réforme des agences routières.
Pour évaluer les progrès réalisés dans le cadre des réformes du secteur routier, le SSATP a procédé en 2010 à un examen systématique de leur performance et a publié en 2012 un ouvrage intitulé "Comment progresse la gestion commerciale des routes en Afrique subsaharienne." Les agences routières de sept pays ont été analysées sur la base de trois piliers de la réforme : responsabilité ; prise en charge ; et gestion. L’analyse a permis de définir des critères quantitatifs de mesure et de comparaison des performances des secteurs routiers d’un pays à l’autre. Grâce à ce travail, les pays pourront poursuivre l’amélioration de la gestion et du financement de leurs routes. Les progrès sont parfois limités, voire inexistants, là où les agences routières fonctionnent encore avec une mentalité bureaucratique, mais l’amélioration est plus nette, voire bien marquée, là où les pratiques de gestion commerciale sont appliquées. L’étude donne à conclure que la meilleure façon de décrire les progrès réalisés en matière de réforme de la gestion des routes serait de les comparer à « un chemin à moitié parcouru », compte tenu des écarts par rapport aux pratiques de gestion recommandées par l’IGR. Malgré tout, les réformes institutionnelles ont d’une manière générale eu un impact mesurable sur les pratiques de gestion de la route et les réformes restent donc justifiées et bénéfiques.