Cette note est tirée d'une étude intitulée Traffic Safety as an Economic Issue of Developing and Industrialized Countries* de Jorgen Karthum Hansen et qui a été présentée lors d'un séminaire organisé par la Banque mondiale/ US-FHWA/3M sur les principes pour une sécurité routière durable qui s'est tenu le 4 décembre 1997.

La note examine plusieurs points d'entrée possibles pour débattre de l'économie de la sécurité routière, à savoir : (a) du point de vue de l’offre, les accidents étant examinés par rapport aux coûts qu’ils représentent pour la société et ceux qui en sont les victimes; (b) du point de vue de la demande où l’on évalue la disposition des usagers à payer pour que la sécurité routière s’améliore; (c) du point de vue des conséquences macro-économiques des accidents de la circulation et des mesures d’amélioration de la sécurité, une perspective qui cherche à déterminer quelles sont les répercussions (généralement plutôt mal comprises) de la sécurité routière sur la croissance économique, et (d) du point de vue des responsabilités en matière d’insécurité du trafic et de l’imputation des coûts engendrés. Le principe du pollueur payeur est de plus en plus appliqué et recommandé dans les programmes de réformes structurelles pour justifier les redevances des usagers. Toutes ces approches ne sont pas exclusives mais se complètent, chacune s’appliquant à des questions et à des perspectives économiques spécifiques. La sécurité routière doit être envisagée au plan macro-économique au moment de fixer les grandes orientations et leur traduction dans la loi. Elle relève du domaine micro-économique lorsqu’il s’agit d’engager des mesures qui s’appliquent à l’échelon local.

La valorisation des accidents de la circulation comporte deux volets : les coûts de la perte prématurée de vies et de la diminution de la qualité de la santé ; et la perte de revenus (production) et les dépenses de remédiation (médicaments et matériel). Les variations des coûts estimés entre les pays mettent en évidence des caractéristiques spécifiques, telles que les variations des limites de vitesse, la surveillance et le contrôle, et l'utilisation obligatoire des ceintures de sécurité, des phares pendant la journée, les contrôles de sécurité des véhicules et des pneus, ainsi que les normes et l'entretien des routes.