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L'adoption
n'est pas automatique
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Il
est indispensable que les projets utilisent des méthodes participatives
pour établir clairement les bénéfices, les coûts, les modes d'utilisation,
les aspects liés au genre et les contraintes socio-économiques et
techniques auxquels font face les technologies de transport. Même
à cette condition, une adoption rapide n'est pas certaine. |

Utilisation innovatrice et 'spontanée'
d'un
vélo-remorque en République Tchèque.
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Femme et vélo avec une remorque
en bois en Chine
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Une innovation largement disséminée
mais un taux d'adoption décevantCertaines
technologies de transport ont été lancées dans l'enthousiasme mais
leur adoption n'a pas été aussi rapide que ce qui avait été anticipé.
Certains blâment le fait que les technologies n'étaient pas appropriées.
D'autres ont critiqué les systèmes de promotion et de commercialisation.
Il semblerait que dans certains cas le temps et les ressources nécessaires
pour arriver rapidement à une masse critique d'utilisateurs étaient
insuffisants. Les vélos-remorques fournissent un exemple de progrès
décevant. Dans de nombreux pays, ces remorques ont été fabriquées
et utilisées par des gens innovateurs, certaines le fruit de l'inventivité
d'un individu pour résoudre un problème personnel, d'autres développées
et manufacturées par des entrepreneurs. Récemment, des projets ont
promu leur utilisation et leur fabrication dans plusieurs pays y
compris le Ghana, l'Inde, le Kenya, le Sri Lanka et la Tanzanie.
Dans tous les cas, les remorques paraissaient techniquement fiables
mais leur adoption a été plus réduite que prévu, même avec l'appui
du crédit. Il n'existe aucun consensus concernant la cause de ce
phénomène et la possibilité d'une adoption plus large dans le future.
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Vélos-pousse
et vélos-remorques
Les vélos-pousse et les vélos-remorques
augmentent le poids et le volume du chargement transporté par un
cycliste. Les vélos-remorques sont détachables et permettent d'utiliser
la bicyclette seule. Les deux moyens de transport sont
- lourds à tirer quand ils sont chargés
- onéreux (la remorque double le
prix)
- difficiles à manier sur les chemins
de village
- bien plus compliqués qu'une bicyclette
lorsque les chargements sont petits
Le vélo-pousse est bien plus simple
et populaire. Des millions sont utilisés en Asie du Sud-Est. Les
vélos-remorques 'améliorés' ne sont toujours pas très utilisés.
Les vélos-pousse 'améliorés' sont eux aussi peu utilisés. Quel est
le problème: est-ce dû au fait que la technologie n'est pas appropriée,
au système de commercialisation ou tout simplement au peu de temps
que durent les projets?
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Un
modèle de vélo-remorque développé par
l'ITDG au Sri Lanka
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Les vélos-remorques
au Sri-Lanka: un processus participatif mais une adoption décevante
Au Sri-Lanka, plus de
deux millions de bicyclettes sont utilisées. Depuis dix ans, l'ITDG-Sri
Lanka assure la promotion des vélos-remorques mais il y a peu d'optimisme
concernant leur adoption généralisée. Ceci malgré une méthodologie
participative qui prend en compte les fermiers mais aussi les ONGs
et les petits fabricants des zones rurales désavantagées. En 1990,
cinq prototypes de vélos-remorques ont été introduits au Sri Lanka
. Ils ont été construits par de petits ateliers assistés par le
projet. En 1994 un projet fut mis en place avec l'objectif de mettre
en circulation 800 vélos-remorques. Les contraintes économiques
(faible niveau des revenus, production agricole peu élevée, manque
de crédit) et socioculturelles (attentes envers le système de transport
public et attraction pour les produits de prestige) ainsi que les
obstacles potentiels à l'adoption furent identifiés. Le projet travailla
avec de petites ONGs responsables de la promotion et du crédit.
Des stratégies de marketing et de publicité furent mises en place.
Un lien fut établi entre les vendeurs de vélos-remorques et les
petits ateliers de fabrication. En 1999, seuls 400 vélos-remorques
avaient été fabriqués mais les cinq NGOs et les 16 petits fabricants
continuent de promouvoir les remorques. L'ITDG-Sri Lanka est convaincu
que les familles rurales désavantagées peuvent bénéficier socialement
et économiquement de l'utilisation des vélos-remorques. La raison
du faible taux d'adoption n'est pas bien comprise mais il semble
que cette technologie ait suscité peu de demande. Il n'est pas certain
qui des petits ateliers ou des grandes usines est plus à même de
favoriser une adoption généralisée.
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