Introduction
L'Initiative de gestion
de la route (IGR) a pour vocation d'encourager
en Afrique subsaharienne les réformes institutionnelles
et sectorielles qui visent à organiser,
sur une base durable, la gestion et le financement
de la route en tant que service public. L'IGR
s'inscrit dans le cadre d'un partenariat qui associe
à la fois des pays membres, la communauté
des bailleurs de fonds, la Banque mondiale et
diverses organisations internationales. À
ce jour, dix-sept pays en sont membres et neuf
bailleurs de fonds ont assuré ou assurent
son financement. Cette composante, pilotée
par une petite équipe basée au siège
de la Banque mondiale à Washington, met
en oeuvre un budget annuel de l'ordre d'un million
de dollars.
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Objectifs
Dans le cadre du
plan de travail 2001-2003, les objectifs actuels
de l'IGR sont les suivants :
- Animer et intensifier
le dialogue sur le besoin de réformes
et les réponses à y apporter,
à la fois avec les pays membres et
avec des pays membres potentiels.
- Développer
et diffuser les connaissances en matière
de gestion et de financement de la route,
sur la base de l'expérience acquise,
en Afrique subsaharienne comme ailleurs.
- Mettre en oeuvre
des dispositifs de suivi et d'évaluation
pour mesurer systématiquement l'impact
des réformes engagées, en tirer
les leçons et faire connaître
les exemples à suivre.
- Développer
les capacités
locales d'analyse, de formulation des politiques
sectorielles et de suivi-évaluation
des réformes.
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Recommandations
La "commercialisation"
de la route, la toute première recommandation
qui ressort des principes de l'IGR, consiste à
ouvrir les routes aux lois du marché en
instituant des redevances à payer en contrepartie
de l'usage de la route et en inscrivant l'exploitation
du réseau dans une logique de service marchand.
Si l'on considère que l'essentiel des réseaux
resteront sous maîtrise d'ouvrage publique,
l'application concrète du concept de commercialisation
implique de pousser la réforme dans quatre
directions correspondant aux quatre piliers de
base de l'IGR :
- Participation
- Associer les usagers à la gestion
de la route pour créer les conditions
d'un quasi marché où les gestionnaires
du réseau, tout en bénéficiant
d'un consensus sur les nécessités
du financement, soient soumis à la pression
des usagers pour un emploi efficace des fonds.
- Financement
- Sécuriser les ressources à hauteur
des besoins.
- Responsabilité
- Établir fermement les responsabilités
de chacun des acteurs de la filière.
- Gestion
- Introduire des pratiques
de gestion commerciales saines et transparentes.
Ces
réformes forment un tout et doivent être
conduites de front. Les concept de conseil routier
et de fonds routier de seconde génération
financés entre autres, par des redevances
d'usage intégrées au prix des carburants,
sont maintenant adoptés par de nombreux
pays qui se sont engagés sur la voie de
la commercialisation de la route.
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Processus
de réformes
En
règle générale, le processus
d'élaboration du train de réformes
à engager au plan national est conduit
par un comité de pilotage à haut
niveau, associant les principaux acteurs du secteur.
Un coordinateur IGR est nommé pour en assurer
le secrétariat et tenir le rôle d'animateur
de l'ensemble de la démarche. Pour souscrire
au concept de commercialisation de la route et
aux quatre grands principes (ou piliers) de l'IGR,
il est indispensable qu'y siègent des organisations
représentant le secteur privé et
d'autres acteurs comme les chambres du commerce
et de l'industrie, les associations de transporteurs
et les fédérations d'exploitants
agricoles.
Dans
la plupart des pays, ce processus de réforme
a été amorcé par le moyen
d'un séminaire IGR, à l'échelon
national, regroupant les principaux partenaires
des secteurs public et privé. L'objectif
d'un tel séminaire est de sensibiliser
les acteurs à la nécessité
des réformes, d'inventorier les diverses
options et de faire émerger un consensus
quant au contenu des réformes et au processus
de mise en oeuvre. Les questions clés à
débattre sont les suivantes : (i) qui doit
être responsable de l'entretien de chacune
des composantes du réseau public ; (ii)
comment rétablir des ressources stables
et sécurisées pour l'entretien du
réseau structurant, du réseau rural
et des réseaux urbains ? (iii) comment
associer les usagers de la route à la gestion
du réseau et quel rôle exact leur
donner ? (iv) dans quelle mesure transférer
aux prestataires privés les travaux routiers,
les services connexes ou l'exploitation des réseaux
? (v) Comment faciliter l'introduction des méthodes
à haute intensité de main-d'oeuvre
? (vi) comment améliorer la passation des
marchés ? (vii) comment optimiser l'impact
des travaux routiers sur la réduction de
la pauvreté et le développement
socio-économique ; (vii) enfin, que faire
des grands parc publics d'engins de travaux publics
gérés par l'administration, trop
peu productifs ?
Le plus
souvent, ce type de séminaire a débouché
sur le lancement de campagnes de sensibilisation
multimédia pour ouvrir la voie à
la réforme, sur la mise en route d'études
de définition détaillée des
réformes à engager, sur l'organisation
de voyages d'études pour les membres du
comité de pilotage, le coordinateur IGR
et divers responsables technique de haut niveau,
en vue de profiter de l'expérience d'autres
pays. Certains pays ont eu recours à des
études circonscrites et très ciblées
confiées à des consultants nationaux,
d'autres ont préféré de grandes
études sectorielles, à horizon long
terme, à traiter par des consultants internationaux.
De l'expérience
acquise, il ressort que l'engagement durable et
authentique des pouvoirs publics est absolument
essentiel pour réussir, selon un calendrier
rigoureux, à définir, approuver
et mettre en place un cadre institutionnel efficace
et résistant au temps. Le rôle exact
du coordinateur IGR pourra varier selon les étapes,
mais il n'en restera pas moins essentiel à
la réussite du plan de réformes,
une fois celles-ci engagées. Qu'il s'agisse
d'obtenir l'adhésion d'acteurs internes
ou bien de résoudre tous les problèmes
qui se font jour au fur et à mesure, est
une chose. Une autre est de veiller au bon retour
d'information vers les pouvoirs publics, qui doivent
être avertis à temps des options
à prendre pour pouvoir enclencher les étapes
successives de la réforme. Les changements
de gouvernement ou le remplacement de ministres
clés sont des moments de risque majeur
pour la continuité de l'engagement des
pouvoirs publics. Autre facteur essentiel au succès
des réformes, la bonne coordination des
financements externes du secteur routier, émanant
entre autres de la communauté des bailleurs
de fonds et des institutions financières
internationales. Une telle coordination doit contribuer
à sécuriser les flux d'investissements
du secteur, ainsi qu'à renforcer la capacité
des nouvelles institutions sectorielles à
faire fonctionner l'ensemble du dispositif sectoriel.
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Adhésion
à l'IGR
Pour adhérer
à l'IGR et bénéficier de
l'appui actif du programme, le pays candidat doit
:
- déclarer
la ferme intention de préserver son patrimoine
routier et de financer sur ressources locales
les nécessaires efforts d'entretien,
avec un objectif de 100 %.
- prendre les engagements
a) de créer un comité de direction
de l'IGR à haut niveau et composé
de représentants des secteurs public
et privé ; b) de désigner un coordinateur
placé en position de pivot pour animer
les processus de réforme c) et de lancer
un processus de réforme cohérent,
conduit dans la transparence.
Une
fois ces engagements pris, l'équipe de
l'IGR pourra apporter tous conseils pour organiser,
financer et animer un premier séminaire
national IGR ainsi que pour assurer le suivi de
la bonne marche du programme national IGR et des
réformes à entreprendre. L'équipe
IGR s'emploiera, en étroite collaboration
avec la Banque mondiale, l'ensemble des bailleurs
de fonds et les organisations internationales
intervenant sur le secteur, à mobiliser
les ressources financières nécessaires
à la mise en oeuvre de ces réformes.
Le
soutien apporté aux pays membres peut être
poursuivi durant la phase de mise en oeuvre des
réformes, dans la mesure où : le
dispositif national de pilotage (coordinateur
IGR et comité de pilotage) est maintenu
en activité ; le coordinateur IGR assure
son action de suivi et toutes autres activités
inscrites dans un programme d'actions annuel à
soumettre au Comité annuel de coordination
des partenaires de l'IGR. C'est ce comité
qui fixe chaque année la nature et la hauteur
de l'assistance éventuelle. Les ressources
propres mises en oeuvre par l'équipe IGR
étant limitées, elle ne sont engagées
qu'à titre subsidiaire quand aucune autre
source d'assistance n'est mobilisable. Dans bien
des cas d'ailleurs, ce sont des pays déjà
membres de l'IGR qui deviennent sources de services
et de conseils au profit des nouveaux pays membres.
En ce sens, c'est un véritable réseau
d'échange sur les exemples à suivre
en matière de gestion et de financement
des réseaux routiers qui s'étend
progressivement en Afrique subsaharienne.
L'IGR compte actuellement les pays membres suivants
: l'Angola, le Burundi, le Cameroun, le Cap Vert,
l'Éthiopie, le Ghana, le Kenya, Madagascar,
le Malawi, le Mozambique, le Sénégal,
la Tanzanie, le Tchad, le Togo, l'Ouganda, la
Zambie et le Zimbabwe. Pour obtenir de plus amples
informations sur les conditions d'adhésion
comme membre ou comme membre associé en
vue de bénéficier de l'appui de
l'équipe IGR, veuillez contacter le responsable
de la composante, Stephen Brushett, à l'adresse
sbrushett@worldbank.org
ou bien en appelant le 1-202-473-4153.
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Partenariat
et financement
Très généralement,
les processus de réforme engagés
dans les pays membres de l'IGR sont financés
par des bailleurs bilatéraux ou s'inscrivent
dans le cadre de projets routiers financés
sur aide extérieure. L'implication et le
soutien toujours renouvelés des bailleurs
et des organisations internationales (l'Union
européenne, l'organisation internationale
du travail, le Programme de développement
des Nations Unies et la Banque africaine de développement)
expliquent pour l'essentiel le succès du
programme IGR. Entre autres, celui-ci a pu bénéficier
ou bénéficie à l'heure actuelle
des financements directs de l'Allemagne, du Danemark,
de la Finlande, de la France, du Japon, de la
Norvège, des Pays-Bas, de la Suède
et de la Suisse, avec leur implication active
dans la coordination du programme.
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