Objectif
et stratégie
La
composante Transport et commerce international
(T&T) a pour vocation de renforcer la compétitivité
des économies d'Afrique subsaharienne sur
le marché international en offrant aux
chargeurs des services performants au juste coût.
Après avoir porté ses efforts sur
les ports et le transport maritime (considérés
dès le début comme critiques pour
la bonne conduite des échanges commerciaux),
la composante doit maintenant arriver à
mieux comprendre l'origine des difficultés
rencontrées tout au long de la chaîne
des transports et définir les mesures de
redressement susceptibles de faciliter les échanges
commerciaux par une amélioration durable
tant des aspects institutionnels et réglementaires
que de l'organisation des transports au plan régional.
Un certain nombre
de réformes sectorielles et réglementaires
ont été mises en oeuvre dans les
pays membres pour améliorer les services
de transport. Les rôles en matière
de réglementation et d'exploitation, par
exemple, ont été redéfinis
entre les secteurs public et privé et les
services publics restructurés pour rationaliser
la conduite des opérations et accroître
leur réactivité face au marché.
Les relations contractuelles entre les autorités
portuaires et les opérateurs privés
ont également été réorganisées
dans le cadre de l'entretien et de l'exploitation
des infrastructures de transport.
En
cherchant à améliorer la compétitivité
des produits africains sur les marchés
internationaux, ce qui se traduit en termes de
création de richesses et de distribution
plus équitable des bénéfices,
on contribue à la lutte contre la pauvreté.
Cela étant, le programme a pour objectif
présent de traduire dans les faits les
réformes institutionnelles réalisées
dans la phase précédente en termes
de facilitation du transport et des échanges.
L'idée est également d'encourager
l'intégration régionale en renforçant
les relations commerciales au sein de chaque sous-région.
Enfin, cette stratégie devrait, par ailleurs,
permettre de mieux attirer les investissements
étrangers dans les économies africaines.
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Enjeux
L'Afrique représente
environ 10 % de la population mondiale et selon
les statistiques des Nations Unies ses parts de
marché sont minimes et ne cessent de décliner,
ses exportations étant passées de
2,5 % des exportations mondiales en 1970 à
moins de 1 % dans les années 1990. Les
économies de la région reposent
sur l'exportation des matières premières
(environ 86 % des produits exportés) dont
les prix ont littéralement chuté
en termes relatifs ; le pouvoir d'achat à
l'exportation a décliné de près
de 40 % entre 1980 et 1990 alors que le pouvoir
d'achat des pays industriels à exportation
a grimpé d'environ 70 % durant la même
période.
Un certain nombre
de facteurs empêchent les produits africains
d'être compétitifs sur les marchés
internationaux. Si les chiffres publiés
ou officiels montrent que les prix des services
de transport (transport maritime de marchandises
et opérations de manutention dans certains
ports) paraissent raisonnables, un grand nombre
de produits africains ne peuvent pas soutenir
la concurrence des marchés internationaux
pour des raisons directement liées à
la pesanteur des procédures, des contrôles,
des délais et des coûts des formalités
documentaires.
La première
Table ronde de Cotonou (Bénin) de 1992
a inauguré le lancement de la composante
T&T. La richesse des informations ressorties
de cette conférence l'a conduit à
mener sept études approfondies dont les
thèmes allaient de la formulation de nouvelles
politiques maritimes à l'analyse comparative
des coûts internes à la chaîne
des transports. Les résultats les plus
intéressants de ces études ont été
présentés lors d'une seconde Table
ronde en 1997 devant plus de 300 participants
au terme de laquelle diverses recommandations
ont été proposées pour améliorer
le transport maritime de la région.
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Recommandations
Les principaux messages
émis lors de la seconde Table ronde étaient
les suivants :
- libéraliser
le transport maritime. Le processus de libéralisation
de l'accès au marché des services
de transport doit être progressif, tenir
compte des circonstances spécifiques
du pays et s'étendre aux services auxiliaires.
Les politiques maritimes et réglementaires
devraient refléter les nouvelles réalités
commerciales, reposer sur des principes de concurrence
et être harmonisées au niveau régional.
- Réformer
les conseils de chargeurs. Les conseils
de chargeurs, vestige de l'organisation ancienne
du secteur, devraient redéfinir leurs
objectifs et structure, notamment leurs mécanismes
de financement. La seconde Table ronde recommandait
en particulier l'abandon de la répartition
des droits de trafic et que les conseils réorientent
leurs activités vers la défense
des intérêts des chargeurs.
- Établir
des observatoires pilotes nationaux pour mesurer
les coûts de la chaîne des transports.
Neuf pays (Bénin, Burkina Faso, Cameroun,
Côte d'Ivoire, Ghana, Mali, Nigéria,
Sénégal et Togo) ont mis en place
de tels observatoires depuis 1997.
- Faciliter le
transport et le commerce international en adoptant
et appliquant les conventions internationales
s'y rapportant. L'application de ces conventions
sera facilitée par des dispositifs institutionnels
comme la création d'un "guichet
unique" pour les formalités administratives
et portuaires. L'appui au développement
d'infrastructures portuaires et terrestres (passant
par des politiques et mesures incitatives) est
un élément essentiel à
la facilitation du transport.
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Voies
d'avenir
Dans
ce contexte, la composante T&T s'attachera
à démontrer auprès des autorités
régionales et nationales la nécessité
de réduire les coûts de transport
en Afrique subsaharienne, et les moyens d'y parvenir
au travers de systèmes de collecte méthodique
de données au niveau régional ou
d'un corridor en vue de produire des statistiques
fiables sur la rentabilité des services
de transport le long des grands corridors et pour
les principaux produits transportés. Les
goulots d'étranglement - qu'ils soient
d'ordre administratif, réglementaire ou
causés par une insuffisance d'infrastructure
- une fois identifiés, seront appréhendés
dans le cadre de plans d'actions que la composante
aidera à mettre au point dans les prochaines
étapes du programme.
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Contacts
Pour
de plus amples informations, écrivez à
ssatp@worldbank.org
ou au responsable de la composante mjuhel@worldbank.org
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